Dans son travail et tout en suivant la voie tracée par les ancêtres, Abou Traoré dépasse les automatismes de l’artisanat local pour remettre en question et élargir sa pratique du bronze en direction de la création artistique.
Son travail repose sur une recherche autour de la tradition Bobo de l’esprit des masques issue des animaux et d’un syncrétisme moderne et contemporain.
Par son travail, il cherche à apaiser les tensions et à rappeler les valeurs du vivre ensemble, de la tradition et du respect de l’environnement.
A partir de petites esquisses en cire, support à la réflexion et au cheminement artistique, il cherche, se dépouille et réfléchie en volume.
Son inspiration se construit dans ce processus manuel. Elle tourne autour de l’esprit de l’animal et comment passer de cette représentation schématique à l’abstraction.
Il a partagé sa technique et son approche avec de nombreux artisans bronziers de Bobo-Dioulasso et il a donné l’élan artistique à de jeunes artistes.
Il poursuit ses recherches dans le plaisir de faire ce métier, tout en rappelant qu’il ne connait rien et continue à apprendre.
Abou Traoré affirme la nécessité de rester présent au Burkina-Faso pour travailler et développer un art spécifique ancré dans son territoire.
Abou Traoré travaille le bronze à la cire perdue de manière traditionnelle.
Il suit et réalise chacune des étapes de la production de l’œuvre.
Chacune de ses pièces sont donc uniques. Parfois certaines ont pu être déclinées, au maximum trois fois.
Avant de trouver sa singularité, Abou a travaillé dans une recherche artisanal au sein de l’atelier de son père, Bassina Traoré.
Ci contre, photo de Bassina Traoré
Petit à petit, il a tracé une voie différente pour se tourner vers la création contemporaine.
En illustration, bronzes d’avant 1990.
Ci-contre : Arbre de vie
Quelques photos de Abou Traoré et de l’atelier dans les années 1980.
Rapidement, il trouvera un fil rouge à explorer.
En 1994, il participe à la deuxième édition de Ouag’Art, évènement autour des arts plastiques mis en place par le Centre Culturel Français de Ouagadougou (CCF) grâce à son directeur Guy Maurette.
Quelques photos de l’atelier dans les années 1990
Quelques photos à partir des années 2000
Il poursuit ses recherches et on peut le suivre sur cette exposition au CCF de Bobo Dioulasso en 2008
En 2015, la Cie de danse Lanabel, introduit une vingtaine de bronze d’Abou Traoré dans la scénographie de la pièce chorégraphique ATROPOS.